Soutenance de thèse de Laingo Irintsoa RASOLOFO

La soutenance de cette thèse s'est tenue à Antananarivo (Madagascar) le 04 août 2017.

 

Thèse

Impacts des innovations agro-écologiques sur les flux de nutriments et de carbone des cultures pluviales des Hautes Terres de Madagascar
Ecole doctorale : A2E "Agriculture - Elevage et Environnement", ESSA, Université d'Antananarivo, MadagascarDirecteur de thèse : RAZAFIMBELO Tantely (LRI, Université d'Antananarivo)Encadrants : Naudin Krishna (CIRAD, UPR AIDA), Salgado Paulo (CIRAD, UMR SELMET), Dusserre Julie (CIRAD, UPR AIDA)

Résumé

L’agriculture de conservation (AC) et l’élevage de ruminants doivent être considérés comme activités complémentaires et synergiques mais des compétitions pour l’utilisation de la biomasse peuvent néanmoins apparaître dans certaines circonstances. En effet, l’AC permet de fournir des ressources fourragères pour l’alimentation des ruminants et les ruminants permettent d’améliorer la fertilité du sol via l’apport de fumier. Cette thèse contribue à une optimisation de gestion des biomasses végétales et animales afin d’améliorer la production agricole. Pour cela, trois systèmes de culture pluviale ont été suivis en milieu contrôlé durant trois campagnes : (i) rotation du riz avec du maïs associé à crotalaire en AC, (ii) rotation du riz avec de l’avoine en AC et (iii) rotation du riz avec du maïs associé au haricot en labour. À l’intérieur de chaque système de culture, quatre types de fertilisation ont été comparés : (i) aucune fertilisation, (ii) 5 t ha-1 de fumier conventionnel, (iii) 5 t ha-1 de fumier amélioré et (iv) 5 t ha-1 de fumier conventionnel + fumure minérale. Nous avons installé et suivi également les systèmes de culture ii et  iii, et les deux fertilisations ii et iii en milieu paysan, pendant deux campagnes. Les résultats ont montré que les rendements en paille ou en grain en milieu contrôlé et paysan sont similaires. Les rendements en grain de riz sont 27% et 48% supérieurs en utilisant le fumier amélioré ou la fumure minérale, respectivement, par rapport à l’utilisation de fumier conventionnel et la situation sans fertilisation. La rotation riz//maïs associé à la crotalaire est la seule qui permet d’augmenter le stock en carbone du sol et de restituer d’une manière importante l’azote au sol, quel que soit le taux d’exportation de la biomasse végétale. En contrepartie, la rotation riz//avoine permet une production importante de lait par rapport aux autres rotations. En revanche, la rotation riz//maïs associé au haricot permet une production plus importante en grain plus riche en protéine par rapport aux deux autres rotations. Cependant, en tenant compte de toutes les productions (lait, grain, azote resitué au sol), la rotation riz//maïs associé à la crotalaire est la plus intéressante économiquement, avec un gain de 300 à 400 kAr ha-1 an-1 par rapport à la rotation riz//avoine, et de 60 à 600 kAr ha-1 an-1 par rapport à la rotation riz//maïs associé au haricot, suivant le taux d’exportation de la biomasse végétale consommable par les animaux. Le choix du système de culture utilisé dépendra, au final, de l’objectif de chaque paysan et de la taille de son exploitation.

Mots clés : agriculture de conservation, biomasse végétale, fumier amélioré, grain, lait, racines

Publiée : 13/11/2017